Nom: Kjern-Abenrah
Prénom: Pirotess
Race: Humanï
Apparence physique et habillement: Pirotess est une femme à la beauté sombre et glaciale. Haute de 5,6 pieds pour 134 livres, sa peau d'albâtre et la couronne de jais de ses cheveux la font paraitre pareille à une courtisane, peut-être une noble...ou une fille de joie. Mais en approchant, les muscles fuselés se dessinent, les cicatrices, héritages de trop nombreux combats, se dévoilent, et le regard froid et fixe du prédateur vient révéler sa vraie nature.
Son armure, sa lame et tous les attributs de sa charge lui ayant été arrachés, elle ne garde comme vêtements que les reliquats de ce qu'elle portait en ce jour funeste. Les restes d'une robe de soie noire qu'elle a taillé en une combinaison couvrent son intimité et sa poitrine, qu'elle drape dans des voiles élimés. Une longue cape de voyage à capuchon, d'un vert sombre presque brun, cadeau de la Providence, complète sa garde-robe.
Mental: Pirotess est devenue une quêteuse de mort. Sa vie, son univers, tout ce en quoi elle croyait, et même ce qu'elle tenait pour sûr, a volé en éclat. Mais son esprit fut formé tout entier par la pratique de la guerre et du combat. La discipline personnelle et le culte de la volonté dominant l'adversité étaient trop ancrés en elle, et lui permirent de surmonter l’épreuve et d’éviter la folie, ou simplement le désespoir. Pirotess sait qu’elle mérite de mourir, mais elle sait tout autant qu'elle mérite une belle mort, une mort de guerrière, et que tous ne sont pas qualifiés pour la lui donner. Elle est bien loin d'être suicidaire, une mort inutile ou idiote est son pire cauchemar. Elle continue de vivre en espérant rencontrer un jour celui ou celle qui lui offrira une vraie belle mort, digne de celle qu'elle fut autrefois. De son enfance lui est resté la croyance, transmise par son père, dans le Destin. Pour Pirotess, la destinée de chacun fut écrite il y a bien longtemps, et nul n'y peut rien changer. Il n'y a pas de libre-arbitre, et les peurs comme les désirs n'apportent rien à l'Homme, rien ne sers de les fuir ou de les convoiter. Chaque instant étant unique, Pirotess sait profiter de l'instant présent...ou du moins savait. Il n'y a pas longtemps encore, elle connaissait la joie des rires entre amis, la quiétude d'un foyer et l'insouciance des jours de fêtes...mais ceci est une autre histoire.
Biographie: Pirotess naquit dans la ville cachée de Say'nh, un lieu dont nul n'a plus entendu parlé depuis des siècles, un lieu oublié de tous. Ici, dans la vallée de la Naël, la rivière s’étire entre les Monts Orghans et la sinistre Chaine des Crocs. Sur son cours, en aval des ruines de l'Ancienne Cité (aucun Say'nhin n'ayant jamais pu percer le secret du langage trouvé sur les fresques des ruines gigantesques, elle resta baptisée ainsi), la ville s’étend le long des berges de la rivière. A l'est les champs dorés, à l'ouest la forêt giboyeuse...et tout autour la muraille. Car le paradis n'existe pas sans enfer, et la Chaine des Crocs vomit perpétuellement ses engeances. Mais les hommes et les femmes de Say'nh sont des gens forts et fiers, habitués depuis toujours au prix de la guerre, et ils comptent parmi eux des guerriers d’élite qui ont toujours su préserver la sauvegarde de la ville et des terres à l'ouest de la Naël. Ils sont appelés les Porteflammes, et les secrets qui les entourent sont nombreux. A l'age de 7 ans, chaque enfant Say'nhin est emmené passer l’épreuve de l'Unification. Ils doivent trouver en eux le moyen d'apprivoiser une créature étrange, appelée "larve du Compagnon". S'ils y parviennent, la larve suivra l’enfant partout sans jamais le quitter. La durée de vie de l'animal est comparable à celle d'un chat, et c'est à sa mort que le Compagnon "naît" dans l'esprit de l'enfant, occupant une place discrète dans celui-ci, en symbiose. Dès cet instant, les yeux du jeune Porteflamme brûlent d'un éclat surnaturel, à la couleur s'accordant à leur race. Rouge pour les Karach, bleu pour les Oëna, doré pour les Adonan... Cet éclat leur a donné leur nom, et est le témoin de la présence du Compagnon, et du pouvoir qu'il accorde à son porteur : le murmure. Soucieux de préserver la vie de "son" Porteflamme, le Compagnon murmure à celui-ci les dangers qui le guettent (quand un Porteflamme tombe dans une embuscade, c'est juste qu'il souhaite s'amuser un peu...). En combat, il parvient à anticiper les mouvements de l'adversaire, rendant le Porteflamme virtuellement invincible.
Mais Pirotess n’eut pas cette chance. Aucun Compagnon pour elle. Elle ne parvint pas à se lier à une larve, comme la plupart des enfants d'ailleurs, et en cela elle ne faisait pas exception. Les Karach ont l'habitude de soumettre leur Compagnon par la force et la menace, les Celin marchandent et passent des contrats obscurs, les Oparias passent leur temps à jouer avec leur larve, et les Oënas s'arrangent pour simplement se faire aimer d'elles. Mais la jeune enfant n'avait jamais marqué d'affinités avec aucun élément, quel qu'il soit. A sa naissance, ses yeux intégralement blancs avaient crée un vif émoi parmi les Porteflammes. L'enfant était-elle née avec un Compagnon, peut-être "hérité" de sa mère? Et pourquoi cette couleur blanche jamais vue jusqu'alors? Ses parents, et surtout sa mère, une Porteflamme Karach (son père était un potier Celin de génie), plaçaient beaucoup d'espoir dans la rencontre avec le Compagnon, mais leur désillusion fut cruelle. Pour la jeune enfant pourtant, le sort n'apparaissait pas si terrible. Une étrange certitude la tenaillait : celle qu'un jour elle trouverait sa place parmi son peuple. Elle poursuivit un entraînement martial intense, aux bons soins de sa mère, et dès sa majorité fut acceptée parmi les gens d'armes de la cité. Rapidement, elle obtint sa place dans les patrouilles hors les murs, les postes les plus dangereux et, bien entendu, les plus prestigieux de la milice de Say'nh. Des abords de l'Ancienne Cité jusqu'au Labyrinthe des Brumes, et jusqu'au cœur de la forêt de Mallornes, Pirotess et ses frères d'armes assuraient la tranquillité des Say'nhin.
Le jour où la destinée de Pirotess bascula ne commença pas différemment des autres. En ce matin, une longue patrouille l'amena, en compagnie de 3 de ses compagnons, près du Labyrinthe des Brumes, la barrière magique impénétrable qui avait coupé la vallée du reste du monde depuis des siècles. S'y aventurer n’était pas même interdit par les lois de Say'nh, car pour tous cela signifiait la mort. C’était arrivé plusieurs fois dans l'histoire bien sûr, les hommes sont ainsi faits. Mais jamais personne n'avait revu un seul de ceux qui y avaient pénétré, un gage suffisant pour rendre les tentatives parfaitement exceptionnelles. C'est en suivant les traces laissées par une petite horde de cerfs maudits que la troupe de miliciens aborda la région du Labyrinthe.

- Ohéé! Pirotess!! Poussons ces bêtes jusque dans le Labyrinthe! Elles s'y perdront et y périront!

- Et quoi, Marnon? Craindrais-tu de rouiller ta lame avec un peu de sang de cerf maudit? Ha ha ha!!

La traque fut menée promptement et efficacement. En moins de deux heures les bêtes maléfiques étaient entrainées vers le labyrinthe. Mais l'une d'elle avait abandonné la horde, et Pirotess la prit en chasse pour l'abattre. Rattrapant la bête, elle eut tôt fait de la percer de sa lance. C'est alors qu'elle s’apprêtait à rejoindre ses compagnons qu'un mouvement attira son attention. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant une larve de compagnon s'extraire de l’épaisse fourrure du cerf maudit. Elle semblait affamée, et même blessée. Pirotess tendit la main doucement vers la créature qui, d'un bond preste et agile, atterrissait sur son bras et, en un éclair, remontait jusqu'à s'enfouir dans son vêtement et se blottir contre son flanc. Surprise et amusée, elle ramena le petit animal pour en prendre soin.
En s'endormant, elle nota avec surprise qu'elle n'avait parlé de cette rencontre à personne...
Et elle continua, pendant plusieurs années, s'occupant de la larve en secret. Elle n'imaginait pas devenir un Porteflamme, mais si elle comptait de nombreux amis et frères d'armes, jamais elle n'avait connu l'intimité d'un ami proche. Sa condition, son infirmité disaient certains, l’empêchant d’accéder aux pouvoirs magiques, l'avait toujours laissé...différente. Exclue. Des hommes à qui elle avait sauvé la vie continuaient de marquer une méfiance polie à son encontre. Qu'un simple petit animal puisse lui montrer ainsi un attachement sincère et sans condition lui procurait une véritable joie.
Mais aucune vie n'est éternelle, et celle des larves de compagnon ne le sont vraiment, vraiment pas...Cette nuit-là, une ombre inconnue assassina lâchement six membres de la milice et ouvrit grandes les portes Est de la cité.
Une troupe d'engeances maléfiques, descendue des flancs noircies des montagnes des Crocs, échappée des trous sombres de la lande déserte s’était rassemblée dans le plus grand secret et la plus grande discrétion. Les guetteurs abattus, la grande porte ouverte...
Six heures plus tard, désorientée, sans son bronze ni son fer, les mains couvertes de sang, un feu brûlant dans le cœur et une voix mauvaise au fond de l'esprit, Pirotess se jetait en avant dans le Labyrinthe des Brumes, appelant la mort et l'oubli.
Elle ne trouva que Thoawin de l'autre côté et, dans son dos, les hauts murs infranchissables d'une gigantesque montagne de grès...Au loin, sous l'horizon, les murs d'une cité.

- Et alors, Pirotess? Peux-tu vivre honorablement, désormais? Le Labyrinthe ne t'a pas tué, quant à moi je saurais t'en empêcher. Toi et moi, Pirotess, partageons le même cœur

- Je te vaincrai. Tu ne pourras plus me forcer, plus maintenant, loin que tu es de ton pays maudit. Pour répondre à ta question, non. Non, je ne pourrai plus jamais vivre dans l'honneur et, si tu ne me permettras pas de m'ôter la vie, alors peut-être...peut-être dans cette ville là-bas au loin, il existe. Celui qui nous tuera, et me libérera.

Pieds nus, sans armes et sans vivres, Pirotess Kjern-Abenrah commença son périple...